Questions de l'Hcéres à destination de l'équipe ACES
1. L’équipe accueille de nombreux doctorants en comparaison au nombre de membres HDR. Y a-t-il beaucoup de co- encadrements avec des personnes à l’extérieur de l’équipe ou du laboratoire ?
Sur les 16 membres permanents ayant appartenu à l'équipe au cours de la période 2018-2023, 11 d'entre eux pouvaient diriger des thèses : 5 professeurs (Petr Kuznetsov, Gérard Memmi, Élie Najm, Laurent Pautet, Stefano Zacchiroli), 1 maître de conférences titulaire d'une HDR (Étienne Borde) et 5 porteurs de dérogations accordées par l'école doctorale (Dominique Blouin, Florian Brandner, Ada Diaconescu, Jean Leneutre et Vadim Malvone). Deux d'entre eux ont d'ailleurs obtenu leur HDR, ce qui maintiendra au même niveau le nombre de personnes titulaires d'une HDR dans l'équipe par rapport à 2018 même après les départs de Gérard Memmi et Élie Najm.
Des co-encadrements ont eu lieu avec d'autres équipes, internes au LTCI ou extérieures, pour des raisons scientifiques plutôt que par des besoins de signature : équipes SSH, LabSoc et DIG du LTCI, équipe Cosynus du LIX (École Polytechnique), CEA List, Verimag, ainsi que des industriels à travers des thèses CIFRE à l'occasion de contrats bilatéraux (p.ex. Safran) ou de laboratoires communs (p.ex. EDF pour SEIDO).
2. L’équipe a mis en place une forme de mentorat pour intégrer de nouveaux membres et les amener à cibler les supports de publication de premier plan, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Le mentorat a plusieurs objectifs :
- Intégration dans les projets de recherche et les enseignements existants.
- Aide à l'obtention et co-encadrement de thèses.
- Point périodiques durant les premiers mois, puis points à la demande pour discuter de questions spécifiques.
- Familiarisation avec l'environnement dans lequel évolue l'équipe : formalités administratives, répartition des missions entre équipe, laboratoire, école et instituts, moyens mis à disposition de l'équipe et par l'équipe, modes de communication, groupes de lecture, etc.
- Accompagnement pour une première présentation scientifique à l'équipe.
3. L’équipe semble couvrir un très large spectre thématique. Que faites-vous pour maintenir la cohérence et favoriser des coopérations entre les membres de l’équipe ? Aussi, certains sujets chevauchent des intérêts d’autres équipes (notamment LabSoc et SSH mais pas que), avez-vous des collaborations formalisées ?
L'équipe est organisée autour de la thématique Digital Trust, qui est un axe central de l'école et du département IDIA de l'IP Paris. C'est un axe de recherche qui peut se comparer au thème dependability (sûreté et sécurité) qu'on retrouve dans de nombreuses équipes de recherche en France et dans le monde.
Les sous-thèmes de Digital Trust abordés dans l'équipe ont été rééquilibrés à travers les embauches récentes au sein de l'équipe, en renforçant par exemple les aspects cybersécurité et génie logiciel ainsi que les systèmes distribués et multi-agents. Des groupes de lecture thématiques sont organisés régulièrement, ouverts à tous les membres de l'équipe. À cette occasion, des enseignants-chercheurs, doctorants ou post-doctorants présentent un ou deux articles scientifiques qui leur ont paru intéressants, ou échangent autour de leurs dernières publications.
Les collaborations avec LabSoc et SSH se font à travers l'encadrement commun de doctorants, la participation à des chaires et les laboratoires communs. Cela permet de combiner les forces des différentes équipes dans des domaines multi-discplinaires, impliquant notamment les aspects logiciels et matériels. Des étudiants de mastère sont également encadrés en commun avec RMS et S2A, ce qui a donné lieu à de nouvelles thèses co-encadrées.
4. Que faites-vous pour maintenir un équilibre entre l’acquisition de projets bilatéraux et le travail scientifique de fond sur le long terme ?
Les thèses CIFRE sont les principales vecteurs de collaborations bilatérales avec des entreprises, tandis que les projets plus académiques nous permettent de creuser la recherche amont. L'équipe utilise les deux vecteurs.
En ce qui concerne la stratégie, les membres de l'équipe saisissent les opportunités lorsqu'elles se présentent, en suivant de près les appels à projets. Le contexte actuel qui consiste principalement, à travers les financements internes et au niveau des appels à projets, à suivre les thèmes de recherche à la mode, ne facilite pas l'obtention de financements dans des domaines pointus plus en amont dans le développement de logiciels fiables. Certains sujets de recherche de fond sont explorés, parfois de manière longue, sans forcément bénéficier de financements spécifiques.
La tendance générale dans le secteur public à valoriser et monétiser l'expertise de recherche en toutes circonstances, tout en ignorant les éventuels avantages à long terme, complique également la mise en place de nouvelles collaborations ou le maintien de collaborations durables. Ces deux effets combinés sont un risque pour le mode de fonctionnement de l'équipe vis-à-vis de ses partenaires industriels traditionnels.
5. En dehors de Software Heritage, le rapport ne contient que très peu de détails sur l’implication de l’équipe dans la production de logiciels et sur leur visibilité, pouvez-vous nous expliquer votre politique de développement et les objectifs visés ?
C'est un point extrêmement délicat. L'équipe ne dispose pas d'ingénieur de recherche dédié aux logiciels et aux plates-formes. Les logiciels développés par l'équipe sont soit maintenus par les enseignants-chercheurs, soit par des doctorants ou post-doctorants, parfois des stagiaires. Toutefois, ce modèle est fragile et le manque de temps et de ressources ne permet pas un suivi efficace ou une mise à jour satisfaisante des logiciels proposés. Certains tombent de facto en désuétude faute de main-d'œuvre disponible.
D'autres ont une longue vie portée par des projets de recherche successifs. Le logiciel RAMSES, initié par Laurent Pautet, a ensuite été repris par Étienne Borde avec CMU/SEI, et est maintenant utilisé, développé et maintenu par Dominique Blouin grace au soutien de l'école mais surtout de nombreux contrats, dont un avec le DoD. L'équipe a également obtenu un financement prématuration de l'IP Paris pour l'étendre à la robotique (ROS) et la demande pour un deuxième est en cours. Ce travail autour du langage AADL permet de plus à l'équipe d'avoir une activité de normalisation.
ACES compte également en son sein un des développeurs de Coq, utilisé en recherche et en enseignement par plusieurs membres de l'équipe. Le soutien en ingénierie et en développement pour Coq est fourni par Inria.
6. Envisagez-vous la création ou l’implication d’une start-up liée à vos sujets de recherche ?
Non.
7. De quel soutien du LTCI bénéficiez-vous pour le maintien de vos équipements et plateformes logicielles ?
L'équipe profite de l'appui de la cellule CIR du département INFRES qui met à disposition et administre les moyens de calcul et de stockage.